L'oeuvre de Laura Gallego

Je n’ai pas lu tous les ouvrages de Laura Gallego, certains sont vraiment destinés aux enfants et ne m’ont pas attirée plus que ça – ceci dit en lisant les résumés maintenant, je tends à changer d’idée…
Ma collection est cependant assez conséquente puisque j’ai la chance d’avoir ma grand-mère en Espagne pour me les acheter à leur parution. Autant dire que les réseaux sociaux n’aident pas du tout mon addiction car maintenant je suis au courant des nouveaux projets et des dates de sortie, ce qui n’était pas le cas avant.


             Personnages

Si j’aime autant cette autrice, c’est parce qu’elle créé des mondes à chaque fois différents et s’essaye à des genres différents avec beaucoup d’aisance. Ses personnages sont généralement des adolescent·es ou jeunes adultes qui se confrontent à des mondes parfois hostiles tout en découvrant leur personnalité, leur place dans le monde et l’amour. On découvre dans ses histoires des personnages principaux féminins de tout type : fées, mages, sorcières, jongleuse, déesse, ange, princesse, etc. J’ai toujours trouvé ces femmes très bien décrites et différentes les unes des autres. Il ne me semble qu’aucune n’est décrite comme non-blanche (sauf dans Cuando me veas et dans La Leyenda del Rey Errante qui se déroule dans le monde arabe) ou en tout cas ça ne m’a pas marquée.
Au niveau de la représentation LGBT, malheureusement c’est assez pauvre. Que je sache, il n’y a que deux personnages gays (Cuando me veas ; Guardianes dela Ciudadela) et ils sont tous deux secondaires à l’histoire (dont un carrément anecdotique). Suite à la parution de Cuando me veas, et donc de l’apparition du premier personnage gay, Laura Gallego avait organisé une vidéo live sur YouTube au cours de laquelle elle s’était attiré les foudres de beaucoup de lecteur·ices en déclarant qu’elle ne comptait pas créer des personnages LGBT si ça n’apportait rien à l’histoire. J’imagine par là que c’est la raison pour laquelle les deux personnages cités révèlent à un moment leur orientation sexuelle au personnage principal et cela créé une réflexion chez elle et possiblement un retournement de situation.
Je me souviens pourtant que quand j’avais lu la trilogie Memorias de Idhún, j’avais été agréablement surprise de voir un triangle amoureux prendre un tournant inattendu. Bon, j’avais environ 13 ans et les triangles amoureux que j’avais rencontrés jusque là n’étaient pas très nombreux. Je ne sais pas non plus si ça pourrait être considéré comme un « trouple » ou une relation polyamoureuse parce que je ne l’ai pas relue depuis longtemps et que concrètement je ne m’y connais pas non plus beaucoup en la matière.
En général, je suis plutôt satisfaite du traitement des personnages, même si dernièrement j’avais envie que les personnages ne vivent pas leur vie seulement à travers le prisme de leurs amours. D’ailleurs, dans Guardianes de la Ciudadela, j’étais contente que LA romance prenne au final que très peu de place, même si Axlin y fait tout le temps référence. On prend ce qu’on a.


                Société(s)

À mon sens, la fantasy et les dystopies permettent de parler de plusieurs sujets importants tels que la politique. Je trouvais cela très flagrant dans Guardianes de la Ciudadela où les thèmes des migrants, de la place des femmes et des classes sociales sont abordés très facilement. Ces thèmes sont récurrents dans toute l’œuvre de Laura Gallego à degrés divers selon le livre et l’histoire.
Les derniers que j’ai lus, Omnia, Cuando me veas et Guardianes, sont des critiques directes à notre société actuelle : le capitalisme effréné qui empiète sur les libertés personnelles, la lenteur de la bureaucratie et l’efficacité d’une armée qui pourrait à nouveau être source d’entrave aux libertés, la violence dans les rues, la marginalisation de groupes ethniques et pauvres, le racisme…



En résumé, je pense que ces romans proposent différentes grilles de lecture qui se dévoilent au fur et à mesure que l’on grandit.

Bonus : le site officiel de Laura Gallego regorge d’informations en tout genre, les plus intéressantes à mon sens étant ses « commentaires ». Pour chaque livre, l’autrice raconte quelques « fun facts ». On y retrouve également la liste intégrale des livres parus et de leurs traductions, des histoires jamais publiées et une liste de projets en cours et à venir très alléchante.

Mon top 5 que personne n’a demandé : 

  • Memorias de Idhún : dragons ! licornes ! magie ! assassins ! serpents ailés !
  • Dónde los árboles cantan : girl power ! arbres ! larmes ! guerre!
  • Guardianes de la Ciudadela : monstres ! livres ! complot ! mystères !
  • Cuando me veas: magie ! amitié ! diversité !
  •  Todas las hadas del reino : fées! renard ! contes ! 



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