Le Perroquet - Espé



J’ai d’abord été attirée par cette bande dessinée parce que l’illustration de perroquet sur la couverture ressemblait plus à mes yeux à un coq. Je ne suis en général pas très fan des histoires racontées par des enfants, mais j’étais plutôt curieuse de voir ce qu’un garçon de huit ans pouvait percevoir de la maladie mentale de sa mère, surtout que j’ai lu que l’auteur s’était inspiré de son propre vécu.

J’ai lu la bande dessinée d’une traite en prenant tout mon temps pour bien observer chaque détail et aussi digérer ma lecture, parce qu’autant dire qu’elle n’est pas toujours évidente. L’histoire est divisée en mini chapitres qui se centrent sur un événement ou un personnage.



C’est donc Bastien qui raconte son enfance auprès d’une mère bipolaire à tendance schizophrène, d’un père qui se démène pour que sa femme ne souffre pas et de grands-parents qui sont pleins de bonnes intentions mais qui ne comprennent pas grand-chose aux maladies mentales.
Je crois que le sentiment qui ressort le plus de cette bande dessinée est l’impuissance de tous face à une maladie contre laquelle iels n’ont aucune emprise. Pourtant, tout n’est pas noir. Parfois, la mère a des moments où elle ne souffre pas et où elle n’est pas « vide ».  Elle arrive à profiter de ces moments pour s’occuper de son fils qu’elle aime profondément, même si elle se rend compte qu’elle lui fait du mal sans le vouloir. Bastien est très protégé par la famille, il passe beaucoup de temps chez ses grands-parents, mais cela ne l’empêche pas d’être témoin des crises de paranoïa de sa mère – celles-ci sont extrêmement bien rendues dans la bande dessinée.




Malgré cette vie chaotique, Bastien a des amis auprès de qui il se vante d’avoir une mère super-héroïne parce qu’elle a subi des électrochocs, à l’image de Wolverine qui est passé par une opération pour avoir ses griffes.

Les illustrations permettent de s’immerger entièrement dans l’histoire, les visages sont vivants et on n’a aucun mal à saisir toutes les émotions des personnages. Tout ceci est rendu encore plus exacerbé par les choix des couleurs : les chapitres ont une seule couleur, généralement assez neutre, sauf dans les moments de crises qui sont dans les tons rouge et orange.


La lecture est tellement immersive que j’ai mis du temps à me remettre de la fin (à ne pas lire si on n’a pas de possibilité de recevoir un câlin), mais je la conseillerais sans hésiter tant je l’ai trouvée touchante.


Le Perroquet a été publié par Glénat en 2017

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